Monsieur le Président,
Les échanges de ces jours ont permis de mesurer une fois encore l'ampleur des services que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) rend à l'Europe et la persévérance avec laquelle elle s'en acquitte.
Les principes, les normes et les institutions du processus commencé à Helsinki se révèlent de plus en plus indispensables pour l'affermissement d'une culture politique européenne, pour l'élaboration d'un concept de sécurité globale et enfin pour la mise en place d'une solidarité effective entre les personnes et les institutions des Etats participants.
Cependant nous venons de constater aussi combien l'aire géo-politique de l'OSCE est encore fragilisée par des foyers de tension - je pense évidemment aux Balcans et au Caucase - qui montrent que la stabilisation politique, sociale et économique demeure précaire, en dépit des efforts louables de la diplomatie préventive.
Le Saint-Siège, fidèle à ses engagements comme à sa dimension spécifique de "puissance morale", désire rappeler ici que la paix, la démocratie et la coopération internationale ne deviendront réalité que:
- si "paix" signifie respect de tous - petits et grands- avec leurs légitimes diversités, dépassement du passé et respect du droit;
- si "coopération" signifie désarmement effectif et progressif, réduction des dépenses militaires, confiance réciproque, lutte contre la corruption et promotion d'une économie de croissance et de solidarité;
- si "démocratie" signifie que chaque personne, chaque groupe social et ethnique pourra jouir de ses droits légitimes et que les responsables politique prendront soin des secteurs les plus faibles de la société.
Autant de présupposés qui sont l'expression concrète de ce que nous appelons ici "la dimension humaine". Le Saint-Siège est persuadé que les croyants des pays de l'OSCE, conscients de leurs responsabilités, continueront à en être des promoteurs convaincus. Défense de la vie, éducation à la paix, solidarité inventive, justice sociale, respect de la nature sont autant de domaines où la personne humaine avec toutes ses dimensions, y compris la dimension religieuse, doit pouvoir s'affirmer. La stabilité et la sécurité du continent ne peuvent être une réalité durable si elles reposaient sur un vide humain et spirituel.
En terminant, je désire remercier, au nom de ma Délégation, la présidence polonaise pour le labeur de ces derniers mois et offrir le soutien du Saint-Siège au gouvernement norvégien qui prend le relais pour cette dernière année du millénaire. Tous ensemble faisons en sorte que les européens ne soient jamais plus contrains à choisir entre l'épée et le bouclier mais qu'ils goûtent la joie de se sentir membres d'une même famille.